L'astre du jour avait pris place au milieu d’un ciel azurin. Le froid, sur les grandes terres d’Afrique, personne ne le connait. Et alors que les moussons sont rafraichissantes, l’atmosphère, elle, reste lourde. Mais comment se plaindre d’un soleil si radieux ? Comment en vouloir à ses rayons chaleureux ? Qu’on me le dise, que je sache quoi lui reprocher, car ce soleil si parfait est le maitre de tous vivants.

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Allongée sur une pierre plate et élevée, sous l’ombre décharnée d’un arbre presque mort, Jaïna observait les alentours. Ses yeux verts et luisants détaillaient ses comparses. Depuis qu’elle avait obtenu le titre de reine, elle se méfiait de certaines lionnes qui n’avaient pas cachées leur désir d’atteindre le Pouvoir. Seulement, il faudrait passer sur le corps de l’impératrice pour y parvenir.

La matinée se passât ainsi. Elles se testaient du regard, se montraient leurs crocs. Jaïna n’était peut-être pas la plus forte, mais ce n’était pas ces prétentieuses qui auraient sa peau. Dois-je vraiment vous dire comment ça s’est terminé, où l’avez-vous déjà deviné ? Pour ceux qui ne souhaitent pas prêter leur esprit à la réflexion, je vais vous aider un peu. Elles se sont sautées à la gorge mutuellement, forçant un combat inutile. Le but du jeu et de faire tomber l’autre, de lui montrer qu’elle ferait mieux de faire profil bas. C’est sans vous cacher que Jaïna gagnât haut la … patte.

Ce petit rituel était fréquent, même si certaines avaient renoncées à se battre. Mais en parlant de fréquence, je veux vous faire entendre que notre lionne commence à saturer. Montrer chaque jour qu’elle reste vaillante à son poste et qu’elle ne laissera personne lui dérober son titre, ce n’est pas de tout repos. Je compatis à son épuisement qu’elle cache tant bien que mal.

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Le soleil dépassait enfin son zénith quand la lionne s’écartât nonchalamment du camp. Son attitude montrait clairement à ses camarades que leur compagnie n’était pas la bienvenue, et que la déranger serait une faute grave qui leur couterait cher. Quand elle se fût assez éloignée, elle se mît à courir. Sa foulée était légère et silencieuse. Mais elle était loin de se faire discrète, comme quand un lion chasse. Elle se fichait bien de ce qui l’entourait. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était d’être au calme pour se reposer.

L’étang n’était plus très loin. Ce lieu, Jaïna le chérissait depuis sa naissance. Allez savoir pourquoi. L’eau lui apportait calme et sérénité. Les plantes, comme les herbes grasses qui entouraient la rive, lui assuraient confort et fraicheur. De plus, si la faim lui prenait, les proies ne seraient pas dures à trouver.

La reine des Westlanders s’allongeât près de l’eau, entre un arbre rabougris et un promontoire en pierre grise couvert de mousse. L’eau léchait la berge dans un clapotis régulier et apaisant. Après un long soupire, elle posât sa tête sur ses pattes et plongeât ses yeux clairs dans l’eau sombre. S’éloigner de la Tribu pendant une après-midi entière aurait pût être une mauvaise idée. Ors, cette absence était justifiée.